Côté mômes

Les rubriques de Sophie Forte dans le magazine Côté mômes

Chaque mois, Sophie Forte écrit une rubrique sur la famille pour le journal Côté mômes.



Le dernier jour d´école
Le temps de la détente
Au secours... de ski
Avant Jésus Christ
Ah! La grippe!
La cuisine grecque
L´accouchement sans douleur
Mère agitée
Tête à poux
Emilie jolie
Et toi, tu crèches où ?
Fête des mères


Haloween
J´arrive!!!
Joyeux anniversaire
Joyeux anniversaire (suite et fin)
TGV : Très Grave Voyage
Le bac d´abord
Les œufs brouillés
Les soirées de l´ambassadrice
Quel cirque
Singe et compagnie
Sœurs surdouées

Sœurs surdouées

Dès sa naissance, j’ai su. Elle est sortie de mon ventre et elle a planté son regard vert au fond de mes yeux avec une incroyable détermination. Un regard d’adulte. Elle avait une façon admirable de téter, une technique innée, sa jolie bouche allant et venant sans jamais perdre le rythme, passant d’un sein à l’autre avec une aisance ! Même sa façon de pleurer était impressionnante, quasi lyrique.
Mon pressentiment se vérifiait de jour en jour. Premier Hareu : Brillant ! Premiers pas : Sans tomber, époustouflant ! Et tous ces cubes qu’elle assemblait avec une telle dextérité, le rouge avec le rouge, le vert avec le vert ! Premier mot à six mois, et pas n’importe lequel : Maman. Non non, pas mama ni manman, Ma -Man ! Sans hésitation, comme ça, d’un coup !
Non, vraiment, c’était évident : Ma fille était surdouée.
Je tentais d’en parler à son père qui avait certainement dû lui aussi s’en rendre compte mais qui, toujours modeste, restait très discret sur le sujet.
-Tu ne trouves pas que la petite est … assez avancée ?
-C’est normal, tu as accouché avant terme.
-Non mais sans rire, tu as remarqué, non ?
-Bien sûr, elle tient de son père !
Je devais en avoir le cœur net. Bien entendu j’aurais pu lui faire faire des tests, mais j’avais peur de la traumatiser, je ne voulais pas qu’elle se sente différente. D’autant plus que je savais les enfants surdoués hyper sensibles. Je me disais qu’on s’en rendrait compte à l’école et qu’on prendrait alors la décision de lui faire sauter quelques classes. En attendant je menais ma petite enquête auprès de mes amies :
-A quel âge elle a dit son premier mot, la tienne ?
-A un an, je crois. Elle a dit « Papa » et « Non ».
-Haaa, c’est bien, très bien…
J’évitais de dire que la mienne, à cet âge-là, chantait déjà « Petit escargot porte sur son dos sa maisonnette », en français et en anglais (grâce, il faut l’avouer, à un père de culture anglo-saxonne…). -Et elle a marché à quel âge ?
-A treize mois. Enfin, elle a commencé à se tenir à peu près debout.
-Ah, super !
Cela aurait été déplacé, alors que sa fille se déplaçait encore comme un petit animal, de claironner que la mienne prenait des cours de danse classique et que je pensais l’inscrire aussi aux claquettes. -Ça se passe bien pour ta fille, en maternelle ?
-Oh oui, elle est toute fière, elle rentre à la maison avec des tas de gribouillis.
-Ah, c’est trop mignon !
Cela aurait été vulgaire de lui annoncer que la mienne écrivait déjà parfaitement son prénom : Nina. En Français et en anglais ! Bon, évidemment, elle ne s’appelait pas Marie Edwige, mais quand même… N’y tenant plus, je me décidais à en parler à sa maîtresse quelques semaines après son entrée en petite section de maternelle. Je l’abordais discrètement à la sortie des classes.
-Et… Heu… Ça va ma petite fille à l’école ?
-Oui oui, très bien, elle est bien intégrée.
-Vous… Vous n’avez rien remarqué ?
-Non, non, pas de problème, tout est normal.
-Normal ?
-Oui, enfin, elle participe bien, elle n’est pas en retard.
-En retard ! Ah ça non ! Elle ne serait pas plutôt…
-Ne vous inquiétez pas. Elle est comme beaucoup d’autres enfants, encore un peu timide, mais tout va bien.
-Mais…
C’est à ce moment-là qu’a surgi la mère d’Olivia, une petite copine de Nina.
-Ah, Sophie, je voulais vous dire, je suis ravie que nos filles soient amies, elles peuvent parler anglais ensemble, ça les amuse beaucoup. Vous comprenez, Olivia est un peu frustrée de ne pas pouvoir pratiquer ses trois langues. Elle parle aussi croate, mais elle a plus de mal à trouver des interlocuteurs à Paris…
-Trois langues ? Haaa…Formidable !
-Non vraiment, Olivia aime énormément Nina. Vous savez ce qu’elle a écrit dans son journal ? « Nina est ma meilleure amie pour la vie ». C’est chou, non ?
-Haaa, elle écrit ???
-Oui. Enfin, surtout en français. Un peu en anglais aussi, et en croate, ça commence à venir…
Non, pas possible, elle exagérait. Cela dit sa fille était plus âgée que la mienne. D’un mois et dix jours, mais ça compte à cet âge -là…
Par contre j’ai remarqué que la sœur de Nina courait déjà. À son âge, Nina était encore à quatre pattes…
Et elle a une oreille musicale très développée. Elle joue très bien sur son petit piano. Presque en rythme. Avec les pieds. Enfin, je ne voudrai pas tirer de conclusions hâtives, mais tout de même… Ça m’inquiète, je préférerais qu’elle soit comme les autres…

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27 Mars
2012
Boulogne Billancourt,
Le Grand Carré Bellefeuille
Sophie Forte en concert
04 Avril
2012
Montbrison,
Théâtre des Pénitents
Sophie Forte en concert
06 Avril
2012
Garges-lès-Gonesse,
Espace Lino Ventura
Sophie Forte en concert